Tu as peut-être déjà ressenti cette angoisse sourde, cette anticipation du pire qui t’empêche d’avancer ? Cette impression que, même sans raison apparente, ton corps et ton esprit sont en mode alerte maximale ?
Eh bien, c’est ça qu’on appelle la phobophobie : un état émotionnel où la peur elle-même devient le danger à fuir !
Mais bonne nouvelle : ce cercle vicieux n’est pas une fatalité. Dans cet article, on va voir ensemble d’où vient cette peur d’avoir peur, comment elle s’installe, et surtout, comment s’en libérer une bonne fois pour toutes !
La peur : une alliée qui te veut du bien
Avant d’entrer dans le vif du sujet, laisse-moi te rappeler une chose essentielle : chaque émotion a une signification bien précise et fait naître en nous différents besoins !
La peur est liée à ton besoin de sécurité et joue un rôle essentiel dans ta survie en t’alertant face à un danger potentiel, afin de réagir de manière adaptée et d’anticiper les menaces, qu’elles soient physiques, émotionnelles ou psychologiques.
- Tu te blesses ? La peur te pousse à chercher de l’aide.
- Tu redoutes un entretien ? La peur t’incite à bien te préparer.
- Tu stresses avant une dispute ? La peur t’encourage à choisir tes mots avec soin.
Bref, ressentir de la peur est naturel et humain, c’est un signal précieux que ton cerveau t’envoie pour te maintenir en sécurité.
Mais que se passe-t-il quand ce système de protection se dérègle ?
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L'histoire de Pierre ...
Pour répondre à cette question, j’aimerais te raconter brièvement l’histoire de Pierre, l’une des personnes que j’accompagne et dont le prénom a été modifié pour des raisons de confidentialité.
Pierre vient me voir en m’expliquant qu’il a peur de tout, tout le temps. Il préfère rester chez lui. Il a peur de chercher un travail, peur de tomber malade, peur que tout parte en vrille, etc.
En creusant dans son histoire, je découvre qu’à 7 ans, sa maison avait été cambriolée pendant que sa famille et lui étaient en vacances. Il s’en souvient encore comme si c’était hier.
En ouvrant la porte de sa chambre, son cœur s’est serré. Son espace de sécurité, son petit cocon, était sens dessus dessous. Ses jouets préférés avaient disparu, ses affaires étaient éparpillées, et un silence pesant régnait là où autrefois tout était familier et réconfortant.
Mais surtout, en le regardant me raconter cette histoire, j’avais devant moi ce petit garçon figé dans le temps, piégé dans ses émotions. Ce jour-là, il ne s’agissait pas seulement d’objets volés.
C’est sa sécurité intérieure qui s’était envolée. Il s’était senti trahi par le monde, incapable de se défendre, vulnérable face à une menace invisible.
Un cocktail d’émotions si fortes pour lui que son cerveau a activé le mode « Phobophobie », un mode de protection destiné à lui éviter de revivre une telle détresse émotionnelle.
Ce mécanisme de défense l’a amené à tout anticiper, tout analyser, tout éviter… au point de ne plus oser bouger.
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L'outil ultime pour sortir de la phobophobie !
En réalité, cette solution ultime se compose de 2 outils concrets et puissants afin de déconstruire de ce cercle vicieux.
1. La restructuration cognitive : Changer son discours interne
Comme je le disais à l’instant, la phobophobie se nourrit de l’évitement. Plus tu fuis, plus ton cerveau associe ces situations à un danger grave.
Pour briser ce schéma, voici les étapes à suivre :
- Commence par identifier les situations dans lesquelles tu as peur,
- Classe-les ensuite du moins stressant (1) au plus stressant (10, 20, 30, etc.),
- Reformule-les par écrit en complétant ta phrase par « MAIS + un bénéfice positif ».
Exemple : “J’ai peur d’attraper la grippe” → “Mais si ça arrive, mon corps améliorera son immunité.”
💡 Pratique cet exercice tous les jours pendant 15 jours pour habituer ton cerveau et ton corps à ressentir le bénéfice positif derrière chacune de tes peurs.
2. Exposition progressive : Affronter la peur en douceur
Le cerveau ne sait pas faire la différence entre ce qui est réel et ce qui est virtuel. L’idée de cet outil est donc d’utiliser cette capacité du cerveau pour t’exposer progressivement aux situations de ta liste :
- Commence par la situation la moins stressante (n°1)
- Visualise-toi dans cette situation pendant 5 minutes
- Puis ressens les bénéfices positifs que tu as écrits
Exemple : “J’ai peur d’attraper la grippe” → Visualise-toi en train de te moucher, de tousser, etc. → Visualise maintenant ton corps en pleine forme, plein d’énergie, etc.
💡 Pratique cet exercice à nouveau tous les jours pendant 15 jours puis expose-toi graduellement à ces situations dans la vraie vie en associant à chaque le bénéfice positif et les sensations positives !
« Qu’est-ce que je fais si j’ai peur d’une situation qui n’est pas dans la liste ? »
Et bien tu reprends l’outils depuis le début :
- « Ok j’ai peur de … » MAIS + bénéfice positif
- Visualise-toi dans cette situation positive
- Ressens le bien-être que ce bénéfice te procure
En répétant cette méthode quotidiennement, ton cerveau va, petit à petit, baisser son seuil d’alerte au fur et à mesure que ta zone de confort s’agrandira !
Pour conclure ...
Tu l’auras compris : là où la peur te protège d’une situation dangereuse, la phobophobie, quant à elle, te protège des émotions fortes qu’elle associe à cette situation.
Avant de te laisser, j’ai envie de te partager une citation et je t’invite à prendre 5 min pour y réfléchir et noter tout ce qu’elle éveille en toi.
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